Richard Grayson est né de parents acrobates professionnels, partenaires à la ville comme au cirque, puisqu’ils formaient à eux deux le célèbre duo des Flying Graysons. Ils étaient alors les stars d’un cirque itinérant, le Haly Circus. Enfant de la balle, Richard est un touche à tout, très curieux, dans les premières années de sa vie, du monde qui l’entoure, tantôt flanquant ses parents pour qu’ils lui apprennent l’acrobatie, tantôt suivant les autres activités du cirque, comme le dressage de fauve ou la clownerie. Il s’intègre parfaitement à la vie de troupe, heureux de voyager sans cesse, de voir de nouveaux horizons. Il sait qu’il peut compter sur tous les membres du cirque, qu’ils forment tous, lui et ses parents compris, une grande famille, où la solidarité et l’amitié sont de mise. Il se lie d’amitié avec les autres enfants qui partagent, comme lui, une vie itinérante. Il a notamment le béguin pour Raya, l’une de ses petites camarades. La petite rouquine est le rejeton des Vestri, un autre couple officiant dans le cirque ; le père est lanceur de couteaux, et la mère est acrobate. Les deux enfants partagent bientôt la même passion pour l’acrobatie. On pourrait même dire que Raya a été l’initiatrice de l’attirance de Dick pour cette discipline.

Très vite, Dick se prend au jeu, et développe un vrai don d’acrobate, au point que sa mère le surnomme son « rouge-gorge », à le voir sauter partout et piailler dans tous les sens. Mais Dick se voit plutôt comme un nouveau robin-des-bois, et essaye même de se créer son propre costume de scène, un attirail très proche de celui de Green Arrow… D’ailleurs, le jeune Dick a entendu parlé des exploits de l’archer de Star City, et manque de le rencontrer, alors que le cirque a planté son chapiteau dans sa ville. Mais il lui faudra attendre encore un peu pour rencontrer un justicier. Tandis que l’apprenti acrobate se passionne pour sa nouvelle vie, le cirque s’apprête à partir pour Gotham city, une ville sombre, réputée dangereuse. L’engrenage terrible du drame qui se prépare est en marche. Pendant ce temps, Dick savoure encore l’insouciance de l’enfance. La cruauté du monde des adultes le grandira d’un coup… et de la pire des manières.

La tragédie prend place à Gotham, avec pour acteurs les pires représentants des bas-fonds de la ville. Un chef de gang minable, Tony Zucco, a le rôle principal : celui du bourreau. Tony fait du chantage aux gens du cirque depuis qu’ils ont planté leur chapiteau sur son territoire. Il veut leur faire payer l’emplacement, un pot-de-vin qui leur permettraient de bénéficier de sa protection. C’est en fait du pur racket, et le gérant du Haly refuse tout net de céder au chantage. Les conséquences de son refus vont être désastreuses.

La principale attraction du cirque est le couple Grayson, dont les exploits en tant qu’acrobates ne sont plus à faire. Ils ont qui plus est la particularité de travailler sans filet. Le risque attire les foules. Le soir de la première représentation approche à grands pas, et les parents de Dick sont absorbés par leur travail : ils s’entrainent sans cesse, peaufinent leurs techniques, pour éviter le moindre impair. Toute erreur serait fatale. Dick se sent délaissé, et surtout, il ne digère pas le refus de ses parents que lui se produise avec eux. Il boude dans son coin jusqu’à ce que les premiers spectateurs apparaissent. Richard « Dick » Grayson a alors douze ans. Il se souviendra de cette soirée là toute sa vie. Chaque instant s’imprime dans son cerveau. La foule énorme qui arrive au guichet, puis s’installe, le brouhaha qui ne cesse, l’affolement dans les coulisses, et ce drôle de bonhomme qui vérifie la solidité des cordages qui supporteront le poids de ses parents lorsqu’ils se produiront.

Les numéros s’enchainent. Les clowns font hurler le public, les rires fusent de tout côté, et tout le monde se sent un peu moins stressé grâce à ça. Tout se passe pour le mieux. La soirée est déjà bien avancée quand le clou du spectacle arrive : les Flying Graysons entrent en piste. John Grayson s’élance du haut de son perchoir, Mary Grayson, de celui qui se trouve à l’autre bout de la piste. Ils vont effectuer leur célèbre numéro de trapèze, à l’aveugle. Dick suit le spectacle depuis les coulisses, toujours en colère de ne pas avoir pu participer aux réjouissances. Il aurait fait un partenaire parfait pour Raya ! Peut-être souhaite-il que le numéro de ses parents échoue et qu’ils se fassent hués par le public… Non. Cette pensée lui traverse l’esprit, mais ils aiment trop ses parents pour leur souhaiter le moindre mal.

Pourtant, comme une sinistre prédiction, sa pensée se réalise. Elle a été fugace, oui, mais suffisante… La corde qui relie le trapèze sur lequel sont juchés ses parents rompt. Ces derniers sont précipités au sol, et meurent sur le coup. Dick a suivi la scène bouche bée, les yeux écarquillés. Il lui faut quelques secondes pour réaliser ce qui vient de se produire. Horrifié, il se précipite sur la piste, mais on l’empêche d’atteindre les corps sans vie de ses parents. Il hurle : « Papa ! Maman !!! ». Et le cirque entier se met a hurler avec lui. Les spectateurs demeurent interdits, certains se lèvent pour sortir. Un homme se précipite hors du chapiteau. C’est l’homme qui a touché aux cordages du trapèze…

Avec la mort de ses parents, Dick se referme sur lui-même. Il est pris en charge par les services sociaux, qui l’éloignent de la troupe, car selon eux, elle serait facteur de trouble chez l’enfant. Il est placé dans un orphelinat catholique, dans la ville qu’il hait tant, dans cette affreuse Gotham qui lui a pris ses parents, car on ne lui trouve aucune place dans une famille d’accueil. Personne ne veut d’un enfant traumatisé. Ce gamin renfermé s’attire la haine de ses camarades, qui le passent à tabac à plusieurs reprises. Il vit l’enfer durant quelques mois, sans qu’il cherche à se battre pour survivre et se défendre. Mais un jour, un homme pénètre dans la cour de l’orphelinat. La Mère l’accompagne et les deux adultes sont en proie à une vive discussion. Les sœurs alignent alors les enfants contre le mur, les rendent présentables, et attendent que ce monsieur en veste en tweed s’approche. Son choix s’arrête sur le jeune Grayson. A vrai dire, il survole les autres « candidats » à l’adoption. Il savait déjà qui il allait prendre sous son aile.

Une fois les papiers signés, Dick devient légalement Richard Wayne. Mais arrivé au manoir Wayne, Dick refuse tout net d’adresser la parole au milliardaire, qui le considère pourtant avec une extrême bienveillance. Le jeune garçon ne parle qu’à Alfred, le majordome de Wayne, et ce n’est que pour hurler sa colère et son chagrin. Le vieux Pennyworth ne sait rapidement plus comment s’y prendre avec Dick, d’autant que Bruce, sensé être son nouveau père, n’est jamais là. En secret, Dick est obsédé par cet homme qu’il a vu s’enfuir après la mort de ses parents. C’est en écoutant aux portes qu’il apprend, par la bouche d’Alfred, en discussion avec son maître, que la mort de ses parents serait le fruit d’un sabotage, et non d’un accident. Les pièces du puzzle s’emboîtent… Il comprend alors que l’inconnu qui trafiquait dans les coulisses, le soir de la représentation funeste, était un criminel. Un assassin.

Dick souhaite que justice soit faîte, pour pouvoir enfin faire le deuil de ses parents. D’autant qu’il a une piste sérieuse par laquelle débuter son enquête. Et même si ça n’était pas le cas, il en faudrait plus pour le décourager. Un soir, il échappe à la surveillance d’Alfred, et, résolu à trouver le responsable de la mort de ses parents, décide d’aller enquêter sur les lieux du crime, le terrain vague où avait été planté le chapiteau du cirque. Dick se rend compte qu’il souhaite autant se recueillir sur place que d’y trouver un semblant de piste. Le garçon est intelligent. Dès qu’il a compris que ses parents avaient été assassinés, il a fait le lien avec les pressions exercées sur le propriétaire du cirque par la mafia locale. Selon lui, ce seraient eux les responsables du sabotage. Aussi, après s’être recueilli, se prépare-t-il à aller visiter le vieux Zucco, histoire de discuter du « bon vieux temps » avec lui.

Mais, alors qu’il s’apprête à se rendre chez Zucco, il est alpagué par un justicier en costume noir, le Batman ! Celui-ci lui apprend qu’il est déjà sur l’affaire du meurtre de ses parents, et qu’il attendait la bonne occasion pour agir et arrêter Zucco. Ce dernier se sait traqué par l’homme chauve-souris, et s’est réfugié dans un immeuble désaffecté, à la lisière d’un quartier miséreux du vieux Gotham. Il dissuade Dick de le suivre. Mais le gamin s’entête, et échappe au justicier, qui doit alors oublier sa mission première pour le rattraper. Une fois qu’il lui a mis la main dessus, Bruce se rend compte que Dick lui ressemble traits pour traits ; oui, c’est lui petit, lui quand il venait de perdre ses parents. Cette aigreur, cette rage, il l’a connu. Et il la connait encore maintenant. Le justicier décide alors de révéler son identité à celui qu’il a déjà adopté. Bruce Wayne et Batman ne font qu’un.

Bruce raccompagne le jeune garçon au manoir, et lui révèle l’existence de la Batcave, qu’il lui fait visiter. Dick est impressionné par la double-vie de son père adoptif. Il le pousse à se livrer à lui, et Bruce révèle ce qui l’a poussé à combattre le crime, le fait qu’il ait lui-même perdu ses parents. Toutes les tensions qui avaient pu s’installer entre eux deux disparaissent aussitôt, pour laisser place à une complicité sincère, qui amènera Dick a revêtir le costume de Robin.

Ensemble, ils arrêtent Zucco, mais celui-ci décède d’un arrêt cardiaque lors de leur intervention. Néanmoins, Bruce est heureux que Dick, contrairement à lui, n’ait pas été décidé à tuer le meurtrier de ses parents. Le gamin souhaitait le livrer à la justice, et non l’exécuter. Les bases sur lesquelles débutent leur partenariat sont saines. Ensemble, ils livrent une terrible croisade contre le crime, durant laquelle Dick est confrontée à de dangereux individus. A cause de la dangerosité de l’activité à laquelle il se livre, il est soumis à un entraînement intensif par Bruce. Dick devient peu à peu le Wonder boy de Gotham, la terreur des criminels.

En parallèle à sa carrière de justicier, Dick s’inscrit à la Hudson Université à seize ans. Adolescent, le jeune homme s’entend de plus en plus difficilement avec son partenaire, car leur relation est aussi celle d’un père avec son fils, ce qui n’est jamais évident, ni pour l’un ni pour l’autre. Batman souhaite que Dick devienne son héritier, et le prépare petit à petit à ce qu’il reprenne le costume un jour, si lui n’est plus capable d’en assumer la charge. Face à ce désir de Bruce, Dick prend peur. Il sent bien que, malgré le fait qu’il veuille faire plaisir à son mentor et ami, il ne souhaite pas reprendre le flambeau après Bruce. De plus, Dick veut se détacher d’un Bruce qui a tendance à enfermer ceux qu’il aime dans « son » monde, par peur de les perdre, quitte à les empêcher de s’accomplir. Sous le poids de cet amour étouffant, Dick se sent de plus en plus mal à l’aise. Un combat contre le Joker, au cours duquel Dick se fait tirer dessus, précipite le choix du jeune homme de quitter son mentor.

Bruce réagit très mal au départ de son protégé, mais l’accepte. Il déchoit cependant Dick de son identité de Robin, qu’il réserve à un prochain disciple. Les deux hommes se brouillent alors, et Dick part vivre à New York, avec ses amis les Teen Titans, un groupe de jeunes super-héros qu’il dirige. Il s’épanouit alors, loin de son mentor, et découvre l’amour avec sa coéquipière Starfire. Mais, une fois que Bruce lui ait retiré sa légitimité à porter le costume de Robin, Dick décide d’abandonner les Titans, et de stopper ses activités de justicier pendant un moment. C’est rien de moins que Superman qui va le remette sur les rails…

Superman, qui à cette époque, entretient des relations compliquées avec le Dark Knight, propose à Dick de recommencer sa carrière de justicier loin de Bruce, et sous un nouveau pseudonyme. Il lui raconte alors une légende kryptonienne, celle d’un héros combattant le mal, et connu sous le nom de Nightwing. Dick décide de s’attribuer ce surnom, et élabore un nouveau costume, qui le différencie nettement de celui de Robin. Il coupe presque totalement les ponts avec Bruce, qui a engagé un nouveau Robin, un certain Jason Todd, et, retrouvant les jeunes Titans, reprend les rênes de l’équipe.

Mais la mort du second Robin, des mains du Joker, provoque le retour précipité de Dick à Gotham. Il retrouve un Bruce dévoré par le chagrin, et les deux hommes se prennent à parti l’un l’autre, en rejetant la responsabilité du décès l’un sur l’autre. Dick serait responsable car il aurait abandonné Bruce. Bruce aurait été coupable de négligence quant au choix de celui qui remplacerait Dick, choisissant quelqu’un de trop peu expérimenté. Leur relation s’en trouvera bouleversée. Mais ce n’est rien en comparaison de ce qui arrive ensuite à Barbara Gordon, la première Batgirl et amie proche de Dick, qui se fait tirée dessus par le Joker. Elle en restera paralysée. Evidemment, le jeune homme en blâme son mentor. Cette fois, plus rien ne le retient à Gotham.

Mais on ne se débarrasse pas aussi facilement du poids de son passé. Peu après, Batman est vaincu par Bane, un super-soldat à la force hors du commun. Brisé, Bruce confie le manteau à Jean-Paul Valley, justicier tourmenté, qui se révèlera être un Batman catastrophique. Dick le remplace au pied levé, et s’enquit de sa tâche du mieux qu’il peut. Il espère secrètement que son mentor l’aura pardonné de l’avoir abandonné, et veut regagner son estime. Mais le contentieux est trop fort entre eux, et Dick se sent forcé de quitter Gotham, cette fois pour de bon.

Il s’installe à Blüdhaven, une ville voisine de Gotham, gangrénée par le crime et la corruption. Un défi à la hauteur du jeune justicier, qui y voit là le moyen de retrouver grâce aux yeux de Bruce. Très vite, il est confronté au super-vilain Blockbuster, chef du syndicat du crime, qui contrôle en partie la police. Dick infiltre cette dernière en devenant officier, et se trouve être le témoin privilégié des exactions menées par la police de Blockbuster, notamment le racket des commerçants et la pression sur les ennemis du super-criminel. Il parvient à contrecarrer les plans de celui-ci, mais n’arrive pas à le mettre hors d’état de nuire. Après que Blockbuster ait découvert l’identité de Nightwing, et qu’il ait menacé ses proches, dont Barbara Gordon, Dick décide d’en finir avec lui. Il le tabasse avec une rare violence, excédé par le comportement de son ennemi. Finalement, il laisse Tarantula, une « alliée » dans sa guerre contre le crime, lui tirer une balle dans la tête. Blockbuster mort, Dick sombre dans la dépression, se sentant responsable du meurtre, même si ce jour là, la fatigue et la lassitude avaient prit le pas sur sa raison.

Il suit de loin les évènements qui se déroulent à Gotham. Il assiste à la télévision à l’accès de Bruce à la mairie, puis à l’élection du Pingouin, du Chapelier Fou, et enfin, à celle de Killer Croc. A croire que la ville a sombré dans la folie complète à ce moment là. Killer Croc décide alors d’ouvrir Arkham City, un projet visant à abandonner une partie de Gotham aux criminels et autres super-vilains. Dick décide d’aider son mentor dans ce combat, mais les deux hommes, si le temps a atténué leurs blessures mutuelles, ne parviennent pas vraiment à renouer les liens. Bruce a grande peine à exprimer ses sentiments, et jamais Dick ne fait le premier pas. Lorsque Croc vainc Batman et lui arrache un bras, Dick n’est pas là pour assurer les arrières de son mentor. Bruce, évidemment, ne lui pardonne pas son absence, et le milliardaire disparaît pendant quelques temps après sa défaite, dans le but de se refaire une santé.

À Blüdhaven, Dick poursuit sa mission de lutte contre la criminalité sous le costume de Nightwing. Mais la solitude le rend plus violent, et les drames personnels qui l’accablent (l’échec de ses relations avec Kory, alias Starfire, et Barbara, la mort de Blockbuster, toujours, le retour de Jason Todd, et sa relation conflictuelle avec Bruce) l’empêchent de s’épanouir pleinement dans son rôle de protecteur de la ville. Il fait de plus en plus d’erreurs, en laissant notamment Nite-Wing, un justicier fou, tuer un flic infiltré, alors qu’il pensait qu’il s’agissait d’un dangereux gangster. Dick apprend que Batman sombre peu à peu dans la folie, et qu’il vient d’assassiner Quincy Sharp, le nouveau marie de Gotham. Mais se jugeant mal placé pour lui donner la moindre leçon, Dick n’intervient pas.

Il faut dire qu’il est confronté à de sérieux problèmes à Blüdhaven. De nouveaux ennemis l’ont pris pour cible, et les anciens lieutenants de Blockbuster sont bien décidés à venger la mort de leur ancien maître. Il doit aussi enquêter sur la disparition de plusieurs enfants, tous des orphelins, rejetons des laissez pour compte de la société. Cette dernière affaire mobilise toutes ses forces, et il s’y consacre jours et nuits. Epuisé, il parvient à trouver une piste satisfaisante, l’aiguillant vers un pédophile qui se fait surnommer le Saint Samaritain. Dick découvre sa planque, et y pénètre, prêt à arrêter le criminel. Mais il découvre avec horreur les cadavres des enfants qu’il cherchait, horriblement démembrés. Surpris, choqué, le justicier ne voit pas une ombre se profiler derrière lui. Sans qu’il ait eu le temps d’esquisser le moindre mouvement, il est abattu de deux balles dans le dos.

Dick réussit à se traîner dehors, et à se débarrasser de son costume, avant de s’évanouir. Il est retrouvé par la police, alertée par les coups de feu. Il est opéré à Blüdhaven, mais devant la gravité de son état, on le transfère à Gotham. Il est alors plongé dans le coma, sans que l’on sache si il a des chances de se réveiller ou pas.