Il n'y a ni petite fille battue ou violer, ni assassinat, ni meurtre, aucune violence...Il n'y a seulement qu'une enfant grandissant dans une famille au beau milieu d'un village terriblement ennuyeux. Un père alcoolique et une mère dépressive, une fille unique. N'allez pas croire qu'être fille unique lui octroyait bon nombre de plaisir, loin de là. Sa famille vivait dans la plus grande des modesties, ce qui empêchait à l'enfant de pouvoir grandir en s'amusant, noyer dans les jouets, le cerveau lavé par la télévision. Le chemin de la demoiselle était tout tracé, elle voulait, elle DEVAIT s'en aller d'ici, elle partirait, elle aurait un véritable avenir, elle ne serait jamais comme ses parents !
Apprenant à marcher avant l'âge, à parler avant l'âge, à compter, calculer, lire avant l'âge. La demoiselle était beaucoup plus souvent livrée à elle-même qu'autre chose, c'est dans ses études et les livres qu'elle trouvait un refuge...L'équilibre parfait d'une jeune femme qui ne sort pas, qui n'allume pas, une jeune femme moderne qui travaillera et gagnera bien sa vie. Voilà la destinée qu'elle souhaitait pour elle, en pensant qu'il s'agissait de la meilleure façon pour ne pas devenir aussi ennuyeux que ses parents.

Grandissant dans un milieu sans télévision, ayant accès à la vie extérieure que de part la radio où mieux encore...Les journaux de papier. S'instruire était primordial pour la demoiselle, c'était un univers qu'elle pouvait contrôler parfaitement et ce contrôle avait quelque chose de rassurant pour elle, se privant d'absolument tout par manque d'argent et par crainte aussi.
On aurait pu croire qu'avec sa vie étrange, sans télé, sans poupée, elle aurait pu finir comme une bête de foire pour la cruelle innocence enfantine. Mais au final, il s'avérait que la demoiselle était promise à une enfance plus tendre que celle de sa vie de famille. Les enfants l'aimaient lorsqu'elle était gamine, drôle, amusante, intelligente, sportive, tout lui réussissait. L'adolescence n'en changea rien. Si pour certain il s'agissait de l'âge ingrat, pour Harleen, il ne s'agissait là que d'année de scolarité de plus. Populaire, amusante...C'est ainsi que décrirait la majorité des élèves leur camarade Harleen. Grandissant, encore...

Elle semblait parfaitement heureuse et ce fut assez naturellement qu'elle se tourna vers la psychologie pour ses études. Les études ne lui faisaient pas peur, passant le plus clair de son temps au milieu des livres, des mémoires, des essaies, usant plus de crayons et de feuilles que tous les élèves de sa promotion réunit.

« Je ne veux pas faire partie du problème...Mais de la solution... »

C'est avec excitation qu'elle quitta sa toute petite ville natal pour faire sa vie...Ailleurs. Promettant à ses parents de ne pas faire de bêtise et le pire...C'est qu'elle disait la vérité, un appartement remplit de bouquin, de journaux, d'une radio, mais pas de télévision, pas de loisir futile, pareil en tout point à sa vie d'avant. Débutant son métier de psychologue à l'asile d'Arkham. La ville était sombre, bien différente que tout ce qu'elle avait connu et malgré la peur qu'elle pouvait parfois ressentir, c'était surtout de l'excitation qu'elle ressentait, elle avait la sensation de découvrir quelque chose de véritablement nouveau.

Plusieurs mois se sont écoulés avant qu'un nouveau dossier se présente sur son bureau...Un dossier qui changerait entièrement sa vie sans même qu'elle puisse s'en rendre compte à l'instant où elle l'ouvrit.

Le Joker, un criminel accusé de terrorisme, de vol, de meurtre et j'en passe, mais possédant un grave problème mental selon ses collègues. On l'avait mise en garde. Elle étudia le dossier consciencieusement, se préparant à cet étrange rencontre malgré tout. C'est avec l'image d'un défi pour sa carrière qu'elle passa la porte de sa cellule...

Elle s'attendait à tout avec lui...

A tout...Sauf à ça...

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Les lieux étaient si lugubres, sans vie, Harley se demandait bien comment Arkham pouvait se vanter de vouloir remettre sur le droit chemin certain criminel alors que les lieux étaient déprimants à souhait. Pourtant, aujourd'hui cela n'avait pas plus d'importance que cela, bon nombre de ses collègues avaient abandonné le même dossier si bien qu'aujourd'hui, ce dossier était arrivé sur son bureau.

Elle était nerveuse, excitée lorsqu'elle s'était vu remettre le dossier du Joker, on l'avait mise en garde, se retrouver à Arkham était un choix personnel. Harleen avait toujours été attiré par les personnalités hors du commun, l'étude y était plus difficile, mais elle avait l'impression que le jeu en valait la chandelle...Et visiblement, c'était le cas.

Inspirant profondément avant d'entrer la sombre cellule, elle retrouva son nouveau patient. Elle l'avait déjà vu en photo, avait eu le loisir de voir des enregistrements de lui lorsque le dossier lui avait été remis, mais l'avoir là...Sous ses yeux. C'était quelque chose de littéralement différent, elle resta quelque seconde à le regarder avant de prendre la parole :

"Bonjour...Je suis votre nouvelle psychiatre, Dr. Quinzel. Comment allez-vous aujourd'hui ?"

Ses yeux azur posé sur lui, elle remarqua d'un premier coup d'oeil que celui-ci semblait...Heureux (?) de la voir. Une partie de l'égo de la demoiselle ne pouvait s'empêcher de se sentir flattée, se demandant bien ce qui avait pu faire fuir tous les autres avant elle.

- Bonjour ... Docteur... On ne vous a jamais appris à ne pas trainer dans un Asile ? Vous pourriez croiser des fous qui sait ?

Répriment un sourire à ses paroles, elle s'installa sur une chaise, face à lui, gardant entre ses mains ces notes, son dossier.

"Il y a toujours du bon dans la folie humaine"

Après tout, il n'y avait qu'une infime frontière entre le génie et la folie. Elle n'aimait pas spécialement le terme de fou, ni même de malade, ayant un tout autre point de vue à ce sujet. Elle posa ses yeux sur le dossier, quelque peu impressionné par la situation malgré elle.

"Vous n'avez pas répondu à ma question..."

Fit-elle remarquer.

- Des questions... Toujours des questions... Pourquoi faut-il toujours en passé par là ? hIHAHAHAHA

Son rire avait quelque chose d'étrange, en échos dans cette pièce. Elle était quelque part effrayée, mais il y avait autre chose...De l'amusement ! Le rire était communicatif, contagieux, non ? Il fallait croire qu'elle semblait sensible à celui de l'homme qu'elle avait en face d'elle. Gardant un maximum son sérieux, elle ne faisait que sourire. Tout ce qu'elle souhaitait au fond, c'était de pouvoir le comprendre.

"Je veux simplement faire votre connaissance..."

Et si pour bon nombre psychiatre et autre psychanalyste avant elle, cette phrase voulait dire "je veux vous analyser" voir même "disséquer votre esprit", il semblait qu'ici la jeune femme était tout à fait sincère. Oui, elle était curieuse d'en savoir plus sur lui, à commencer par son nom et son prénom par exemple, le dossier ne mentionnait que son surnom, son nom de scène. La jeune femme sentait pourtant que les séances avec cet homme ne se dérouleraient pas de façon traditionnelle.

"Mais peut-être que vous...Vous avez des questions à me poser ?"

Les iris bleutés de la demoiselle se détournèrent du dossier qu'elle laissa sur ses genoux, elle trouvait chez son patient quelque chose de touchant, de presque fragile, ses tics et sa façon de s'agiter...

- Oh comme c'est touchant... Vous voulez me connaitre, moi ? Hiahahahahah... Vous n'avez pas suffisamment vu les exploits de ses derniers jours ?

Oh si, bien sûr qu'elle en avait entendu parlé, il était difficile de manquer les gros titres des journaux ou encore les émissions de radios qui parlaient de ses exploits, mais ce n'était pas ses actions qui l'intéressaient pour l'heure, c'était l'homme derrière ces actions.

"Ce n'est pas ce qui vous a rendu célèbre qui m'intéresse"

Croisant les jambes, elle posa ses mains sur ses genoux alors que le clown lugubre éclatait d'un nouveau rire avant de la complimenter...

- J'aimerais savoir ce qu'une charmante fille comme vous fait dans un endroit si lugubre ? Vous êtes venu chercher le grand amour ? Ouhahaha

Tout semblait être sujet à l'humour avec cet homme, mais quelque part elle avait l'impression que cela cachait quelque chose et c'était bien ce secret qu'elle tenait à vouloir découvrir plus par curiosité personnelle que par devoir professionnel mais ça, elle ne se l'avouerait pas. Détournant le regard sous ses mots, ce n'était pas la première fois pourtant qu'un homme la complimentait mais, cela avait un tout autre impact comme les mots sortaient de la bouche d'un homme comme le Joker.

"J'aime les énigmes, et jusqu'à ce jour il n'y a pas plus grande énigme que l'esprit humain..."

Finit-elle par lui répondre, éludant délibérément la question sur le grand amour.

- Comme un clown enfermé dans une boite. Je n'aie, ma foi pas à me plaindre. J'ai de la nourriture et un toit et maintenant je vous ai vous Hiahahahha

Elle ressenti une certaine satisfaction personnelle à qu'il semblait commencer à lui faire assez confiance pour ne pas la torturer comme il avait du très certainement le faire pour ses précédents confrères. Au contraire, ici, il semblait même enclin à la discussion.

Chassant de son esprit l'empathie qu'elle pouvait ressentir pour le criminel, elle remit en place une mèche de ses cheveux blonds dans un geste qui trahissait sa nervosité, retenant avec difficulté le rouge qui lui montait aux joues.

"Il ne tient qu'à vous de tourner la manivelle pour en sortir le clown"

Fronçant légèrement les sourcils, elle n'était pas persuadée que cette métaphore soit des plus intelligentes ou des plus fines. Se rendant compte alors que sa nervosité était beaucoup plus élevée qu'elle ne le pensait. Avalant sa salive avec un peu de difficultés, elle détournait les yeux, quelque peu gênée.

"Et si vous me parliez un peu de vous ? Votre prénom par exemple ?"

Elle souriait simplement, elle devait bien admettre qu'elle était curieuse de pouvoir mettre un nom, autre que "le joker" sur ce visage.

- Appelez-moi Mr J. Vous voulez savoir comment j'ai eu ces cicatrices ? J'avais une soeur magnifique comme toi ! Cependant, elle fréquentait des gens pas très présentable. Un jour, j'ai décidé de lui dire ce que je pensais à son ami. Ce dernier a rigolé avant de me tabassé devant ma soeur. C'est elle qui me fit ses cicatrices.

Mr J ? Etait-il sérieux ? Et malgré le perpétuel sourire gravé à jamais sur le visage du patient, Harleen savait très bien que oui. Elle acquiesça, simplement, si ça pouvait lui faire plaisir pourquoi n'accepterait-elle pas ? C'est alors qu'elle fut particulièrement surprise qu'il lui propose d'emblée de lui raconter l'histoire de ces cicatrices, touchant directement empathie qu'elle ressentait pour l'homme, elle but ses paroles sans même s'en rendre compte...Comment pouvait-on ? Le visage de son patient non loin d'elle, elle entendait déjà derrière l'un des hommes de sécurité ouvrir la porte...C'est le grincement de celle-ci qui la fit sortir de sa contemplation.

"Tout va bien !"

Assura-t-elle à la sécurité qui n'en demanda pas plus, laissant patient et médecin en tête-à-tête.

Pendant de longue seconde elle ne pouvait quitter des yeux les lèvres de l'homme, quelque chose semblait terriblement la troubler. Le regard de la jeune femme laissait transparaitre de la compassion et de la peine.

"Je ne comprends pas..."

Dit-elle, marquant cette affirmation d'un froncement des sourcils.

"Vous vouliez la protéger, alors...Pourquoi ?"

Oui, pourquoi sa soeur avait-elle donc défiguré ainsi le visage de Mr. J ?

Plus troublée encore devant le silence et le sérieux qu'il laissa passer sur son visage, elle continuait malgré tout de le regarder, pas vraiment capable de détourner les yeux cette fois.

- Vous savez dans notre monde, les gens vivent uniquement en suivant des plans. Quand je suis venu interféré dans leurs plans. Ils ont paniqué et m'ont éliminé. Alors, maintenant quand je rencontre des gens qui ont des soi-disant plans. Je les prends et les retourne à l'envers. Ces marques sont le symbole que dans notre monde pour survivre, il faut vivre en dehors des lois. Hihahaha

Les paroles du Joker ne semblait pas avoir de sens dans l'esprit de la jeune femme, encore bien inconsciente que cette rencontre aurait de véritables conséquences sur sa vie, sur ses choix, sur qui elle était réellement. Elle regardait l'homme, persuadée qu'il n'était pas complètement le monstre décrit dans les médias. Un silence s'était alors installé entre les deux protagonistes, Harleen perdait déjà le fil de ses pensées, finissant par sortir de ses rêveries, elle enchaina d'une voix fébrile :

"Et...Vos parents ?"

Quelque part, elle redoutait la réponse, mais elle était nécessaire pour qu'elle puisse véritablement faire un diagnostic, une analyse de son patient...Pour qu'elle puisse l'aider...

Elle regretta dès la seconde qui suivi sa question. Les yeux vident de Mr. J en disait long alors qu'elle pouvait percevoir poindre une larme au coin de ses yeux avant de s'en échapper.

- Mon père était un dépressif doublé d'un alcoolique. Il avait l'air si triste. Donc un jour je l'ai vu rire devant un spectacle de clown.... J'ai donc eu l'idée de me déguiser en ça... La seule réaction de mon père fut de me battre jusqu'au sang. Ma mère a tenté de l'arrêter... Dans un acte de folie, il explosa son visage sous les coups de ceinture et de chaise.

Baissant lentement la tête à ses paroles, le coeur de la demoiselle semblait s'être presque arrêté, des souvenirs de sa propre enfance lui revenaient en mémoire. Elle connaissait que trop bien la difficulté d'avoir un parent alcoolique même si elle avait plus de chance que son patient, son père n'avait jamais levé la main sur elle. Les yeux tristes, elle n'osait plus le regarder directement, elle se leva doucement tenant d'une main son dossier et venant poser l'autre sur l'épaule du Joker. Elle s'efforça de lui sourire, cherchant quelque part à le réconforté :

« Ce sera tout pour aujourd'hui...Mr. J »

C'était la première fois qu'elle sortait ce surnom, cela lui était venu naturellement alors que quelque minute plutôt elle avait trouvé cette idée presque absurde. Se retournant vers la sortie, elle frappa à la porte pour signifier au garde de l'autre côté qu'elle était prête à sortir. Le grincement se fit entendre, sinistre et vrillant les oreilles les plus sensibles. Se tournant une nouvelle fois vers son patient :

"Nous nous reverrons prochainement..."

Affirma-t-elle avant de passer le seuil de la cellule.

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"I need you, I breathe you, I'd never leave you
They would rue the day, I was alone without you"

Je ne comprends pas pourquoi personne ne veut écouter ce que je leur dis. On m'a engagé en tant que psychologue, on m'a engagé pour m'occuper de ce cas...Déterminé ce qui n'allait pas chez lui et mes conclusions sont claires : Il est saint d'esprit. « Prouvez-le moi » me répond-on à chaque fois que j'essaie de faire en sorte de le sortir d'ici...Allez lui parler, bon sang ! Et vous tous vous comprendrez et verrez ce que moi je vois.

Un homme seul, qui ne cherche qu'a attiré l'attention dans l'espoir de recevoir un peu d'amour. C'est un enfant, quelqu'un de fragile, il veut simplement s'amuser.

Et les rumeurs vont bon train, ils n'hésitent pas à remettre en doute mes capacités en la matière et à penser que moi aussi je suis folle. Pourquoi je continue à venir ? Personne ne veut m'entendre, tous ont décidé d'être sourd, aveugle et muet. Dois-je donc le lobotomiser pour qu'il soit un parfait patient, bourré de médicament jusqu'à ce qu'il ne soit plus capable de penser, de parler ni même capable de tout simplement avoir de l'humour.

Si c'est le cas, ils devront voir ailleurs. Je ne ferai pas subir une telle chose à un être humain malgré tout ce que cet homme a pu faire pour pouvoir avoir l'attention qu'il mérite. J est une victime, rien de plus.

Je n'arrive pas à croire qu'on puisse faire autant de mal à un enfant et vouloir continuer à vouloir faire du mal à cette même personne aujourd'hui. Les paroles de Joker me restent dans l'esprit, ses mots, la dure histoire de sa vie, elle me hante jour et nuit et je m'inquiète pour lui. Devra-t-il rester enfermé sous prétexte que personne ne veut m'écouter ? J'essaie vraiment d'effacer ces mots de ma tête...Mais ils restent, indélébile dans ma mémoire...Et je ne peux pas me permettre de laisser faire les autres. Joker ne mérite pas ça.

Mais je me rends compte que je ne vais plus le voir en tant que médecin. Je vais le voir parce que j'ai envie de le voir, de lui parler...Il me fait rire, il a un humour étrange, sombre c'est vrai, parfois même de très mauvais gout, mais il est amusant, tellement amusant. En y repensant, je ne me suis jamais sentie aussi bien qu'avec lui. Je ne sais pas ce que c'est que de s'amuser ou plutôt...Je ne savais pas ce que c'était.

J'ai pris une décision...

Ce soir il sortirait...

« Bonjour Dr. Harley Quinn »

Je ne peux m'empêcher de me sentir amusée à l'entente de ce surnom...Surnom qu'il ne fut pas le premier à me donner mais, lui, il pense à toute autre chose...Il pense à Harlequin, il me l'a expliqué un jour. Il est si...

« Bonjour Mr. J... »

Dis-je en esquissant un sourire discret, face à la cellule de cet homme. Mes yeux se posent sur l'ensemble de la cellule, elle est si petite, c'est comme mettre des animaux en cage, ça me parait subitement si cruelle. C'est inhumain. Je sais que jamais il ne m'aurait fait du mal.

« Vous allez bien aujourd'hui ? Il fait beau dehors je suppose sinon vous n'auriez pas pris la peine du maquillage j'imagine ? »

Le maquillage oui...Censé me masquer des autres...J'espère qu'il aime...Il a l'air et ça me plait...M'amuse et me fait sourire.

« OH si vous saviez... Si vous saviez... »

« Bin quoi dite toujours très chère ? Cela fait bientôt un an que je suis cloîtré ici... Et je pense que vous avez passé plus de temps avec moi que votre chien ... Donc j'estime que je suis à même de vous comprendre... »

J'inspire profondément, il a raison. Je sais que je ne peux plus faire confiance aux autres...Il n'y a que lui pour vraiment comprendre maintenant.

« Mes collègues... Mes collègues ne vous laisseront jamais sortir pourtant j'ai essayé de les convaincre. J'ai essayé de leur montrer par A + B que vous étiez quelqu'un d'unique et que vous pourriez retourner à la liberté, que vous étiez quelqu'un plein d'humour et de très intelligent. Ils ne veulent cependant rien entendre.... Je ne sais pas quoi faire... Ma tête m'ordonne de partir mais, mon coeur veut vous aider.... Je... Je... Je vous... »

Après cette séance, il sera dehors...Je savais quel risque je prenais mais, je préférais les pendre délibérément plutôt que d'être coupable d'avoir laissé un innocent, une victime pourrir dans ce trou...Gavé de calmant, d'anxiolytique et autre drogue...

Je m'approche un peu plus de la cellule, j'aimerais pouvoir y entrer mais, je ne suis pas là pour ça aujourd'hui.

« Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de mon patient... »

Je ne sais pas pourquoi je lui dis, certainement parce qu'au final...Je n'ai pas grand-chose à perdre. Je n'ai jamais rien eu en y repensant.

« C'est fou...N'est-ce pas ? »

Les mots sortent tout seul, tout comme ce ricanement que je laisse échapper, me moquant de moi-même. Oui, tout cela est fou...

« Non, non. »

Répondit-il enfin, me regardant droit dans les yeux…

« Tu…Me complète… »

Les larmes me montent aux yeux sans pouvoir réellement comprendre ce qui m’arrive ni même ce que je m’apprête à faire. C’est le moment…Je m’éloigne de la cellule, laissant le Joker derrière moi, je me dirigeais vers le centre de sécurité, là où je pourrai ouvrir chacune des portes de cette aile…Le chaos que cela engendrera lui permettra de fuir, je le sais. Je passe ma carte, j’entre le code, et le petit son qui retentit fait battre mon cœur un peu plus vite. Cette excitation, j’adore ça.

J’ai besoin de toi, je te respire, je ne te quitterai jamais et ils regretteront les jours où j’étais seule sans toi…